DE LA VILLE DE PARIS.

387

[i5a5]

s'advise d'aucune chose proffitable pour le Roy et le Royaume, que la Ville les en advertisse pour en estre par eulx advertie affin d'y pourveoir."

voyer devers Madame, s'il sera besoing de ce faire et de tel personnaige que mons^r Cieutin, eu esgart aux nouvelles eues ce matin de Madame par les sires de Pressy et Des Roches. "

Sire Robert Le Lyeur pour son excuse dc [ne] pouvoir aller en Court pour la Ville a dit :

" Qu'il remercye la Compaignie dujourdel'election et de Mess" de present de l'onneur qu'on luy a fait et veult on faire; mays ce tournerait à sa grande destruction, car il attend à Rouen bien vingt deux navires de sel: à <juoy en son absence ne sauroit pourveoir, et cn personne y aura bien affaire; et a charge de fournir greniers. Et fault adviser avecques mess" les Generaulx où se mettra le fournissement affin que riens ne se perde pour doubte des guerres : et à celle cause est necessitté qu'il face cy residence pour aller où mestier sera, selon qui luy sera ordonné par mess™ les Generaulx, n

Mons' de Garges t⁴' dit :

"Madame vous advertit de prieres; vous avez ung tas d'excez et dérisions es lieux qui dussent estre de devotion comme en religions, à quoy l'on deubt pourvoir. Et au regard de changer et excuser mons' Le Lyeur, il ne veoit pas qu'on le doibt faire, que tous ceulx qui auroient esté en l'Assemblée le jour de l'election n'y fussent appellez."

Et sur ce n'a plus esté procedé a oppiner, mays remys le négoce aud. Conseil, car les fraiz de voiaige seroient grans.

Et à l'yssue de lad. Assemblée mons^r le Prevost des Marchans et mess™ les Eschevins feirent retirer au petit Bureau mess" les Conseilllers qui avoient esté en lad. Assemblée, et là a recité :

"Comme vendredy dernier en Assemblée avoit esté deliberé d'envoyer en Court devers Madame mons^rCieutin, mons^1, Merlin, et sire Robert Le Lycur f¹'; et ont esté faicles lettres pour leur bailler, lesquelles ont esté leues par mons^r de La Vernade mot à mot dontunes à Madame, unes à mons^r d'Alençon'²',unes à mons^r de Vendosme, unes à mons'le Chancellier'³', unes à mons' Robertet. Et après ce a demandé qu'il semble bon de faire à cest heure, eu esgart que ce jourd'huy ont dit et rapporté mess" de Pressy et Des Roches."

A dit mons^r de La Vernade :

" Que la cause d'y envoyer fut lors declerée, combien qu'elle ne semble pas de grant effect pour y envoyer mons¹" Cieutin et sire Robert Le Lyeur ou Germain de Marle; toutes fois en les y envoyant est de necessitté de leur bailler bonnes instructions. Et dit qu'il est besoing de donner ordre sur les champs, et y avoir gens de guerre, et de le rescripre à Madame: autrement nous serons surprins.

"Et en après a dit qu'il seroitbien d'avis d'advertir le Conseil au Palais où a esté faicte l'ouverture d'en-

50. Du lundy xxvn^mc Mars l'an mil cinq cens vingt quatre.

27 mars i525. (Fol. 11 v°.)

En Assemblée faicte en l'Ostel de la Ville, en laquelle estoient appellez mess" les vingt quatre Con-seilliers, les seize Quarteniers et quatre notables personnes de chascun quartier d'icelle, pour oyr la lecture des lettres de Madame le jour d'yer receues au Bureau de la Ville. Et là c'est trouvé le s^r de

Montmorancy <⁵', qui a presenté lesd, lettres qui ont été leues. Ce fait, les a exposées en bonne et honneste maniere.

Après ce, mons^r le Prevost des Marchans a dit qu'il avoit receu au Bureau de la Ville lesd, lettres,

-') Assemblée de Ville du 17 mars, art. 47 ci-dessus.

⁽²⁾ Charles IV, duc d'Alençon; voy. la note 3 dela page 2gi.

(3) Le cardinal Duprat (i463-i535).

W Nicole de Haqueville, avocat en Parlement, sieur d'Atichy et de Garges; élu échevin en 1537.

(-) Voy. la note 2 de la page 284.



	DE LA VILLE DE PARIS.		387
[i5a5] s'advise d'aucune chose proffitable pour le Roy et le Royaume, que la Ville les en advertisse pour en estre par eulx advertie affin d'y pourveoir."		voyer devers Madame, s'il sera besoing de ce faire et de tel personnaige que mons^r Cieutin, eu esgart aux nouvelles eues ce matin de Madame par les sires de Pressy et Des Roches. " Sire Robert Le Lyeur pour son excuse dc [ne] pouvoir aller en Court pour la Ville a dit : " Qu'il remercye la Compaignie dujourdel'election et de Mess" de present de l'onneur qu'on luy a fait et veult on faire; mays ce tournerait à sa grande destruction, car il attend à Rouen bien vingt deux navires de sel: à <juoy en son absence ne sauroit pourveoir, et cn personne y aura bien affaire; et a charge de fournir greniers. Et fault adviser avecques mess" les Generaulx où se mettra le fournissement affin que riens ne se perde pour doubte des guerres : et à celle cause est necessitté qu'il face cy residence pour aller où mestier sera, selon qui luy sera ordonné par mess™ les Generaulx, n Mons' de Garges t⁴' dit : "Madame vous advertit de prieres; vous avez ung tas d'excez et dérisions es lieux qui dussent estre de devotion comme en religions, à quoy l'on deubt pourvoir. Et au regard de changer et excuser mons' Le Lyeur, il ne veoit pas qu'on le doibt faire, que tous ceulx qui auroient esté en l'Assemblée le jour de l'election n'y fussent appellez." Et sur ce n'a plus esté procedé a oppiner, mays remys le négoce aud. Conseil, car les fraiz de voiaige seroient grans.
Et à l'yssue de lad. Assemblée mons^r le Prevost des Marchans et mess™ les Eschevins feirent retirer au petit Bureau mess" les Conseilllers qui avoient esté en lad. Assemblée, et là a recité : "Comme vendredy dernier en Assemblée avoit esté deliberé d'envoyer en Court devers Madame mons^rCieutin, mons^1, Merlin, et sire Robert Le Lycur f¹'; et ont esté faicles lettres pour leur bailler, lesquelles ont esté leues par mons^r de La Vernade mot à mot dontunes à Madame, unes à mons^r d'Alençon'²',unes à mons^r de Vendosme, unes à mons'le Chancellier'³', unes à mons' Robertet. Et après ce a demandé qu'il semble bon de faire à cest heure, eu esgart que ce jourd'huy ont dit et rapporté mess" de Pressy et Des Roches." A dit mons^r de La Vernade : " Que la cause d'y envoyer fut lors declerée, combien qu'elle ne semble pas de grant effect pour y envoyer mons¹" Cieutin et sire Robert Le Lyeur ou Germain de Marle; toutes fois en les y envoyant est de necessitté de leur bailler bonnes instructions. Et dit qu'il est besoing de donner ordre sur les champs, et y avoir gens de guerre, et de le rescripre à Madame: autrement nous serons surprins. "Et en après a dit qu'il seroitbien d'avis d'advertir le Conseil au Palais où a esté faicte l'ouverture d'en-

50. Du lundy xxvn^mc Mars l'an mil cinq cens vingt quatre. 27 mars i525. (Fol. 11 v°.)

En Assemblée faicte en l'Ostel de la Ville, en laquelle estoient appellez mess" les vingt quatre Con-seilliers, les seize Quarteniers et quatre notables personnes de chascun quartier d'icelle, pour oyr la lecture des lettres de Madame le jour d'yer receues au Bureau de la Ville. Et là c'est trouvé le s^r de		Montmorancy <⁵', qui a presenté lesd, lettres qui ont été leues. Ce fait, les a exposées en bonne et honneste maniere. Après ce, mons^r le Prevost des Marchans a dit qu'il avoit receu au Bureau de la Ville lesd, lettres,

-') Assemblée de Ville du 17 mars, art. 47 ci-dessus. ⁽²⁾ Charles IV, duc d'Alençon; voy. la note 3 dela page 2gi. (3) Le cardinal Duprat (i463-i535). W Nicole de Haqueville, avocat en Parlement, sieur d'Atichy et de Garges; élu échevin en 1537. (-) Voy. la note 2 de la page 284.